La Chose
Incertaine

Yves Beaunesne signe en 1995 sa première mise en scène, Un Mois à la campagne de Tourgueniev, spectacle qui obtient le Prix Georges Lerminier décerné par le Syndicat de la critique dramatique. Il entame alors un parcours qui le mène de France au Québec et en Chine, en passant par les grands théâtres européens et parisiens (la Comédie-Française, La Colline, le Théâtre de la Villel’Athénée Louis-Jouvet, les Bouffes du Nord…).

Après avoir créé et dirigé de 2003 à 2007 la Manufacture – Haute École de Théâtre de la Suisse romande, il prend la direction de la Comédie Poitou-Charentes, Centre dramatique national en Nouvelle-Aquitaine, de 2010 à 2020. Il a enseigné dans les grandes écoles comme le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.

Riche d’un long parcours d’exploration du théâtre dit classique, des pièces du répertoire de « haute culture », pour reprendre une expression chère à Jean Vilar, il mène depuis ses débuts une incessante défense d’un théâtre de texte. Ce qui ne l’empêche pas de mettre en scène des auteurs contemporains, notamment français et allemands.

Ces grands récits qui ont fabriqué notre civilisation le conduisent vers un croisement de différentes disciplines du spectacle vivant pour mieux interroger l’arrière-boutique des mots : la chorégraphie, les marionnettes, les objets, la vidéo, les arts plastiques et, depuis 2010, la musique, dans sa rencontre avec le compositeur Camille Rocailleux. 

Le texte engage Yves Beaunesne, et son parcours le dit à l’évidence. Refléter les préoccupations de notre temps exige de revivifier le répertoire et de s’en emparer pour parler du présent aux jeunes générations qui ont plus que jamais besoin de s’approprier leur langue, outil essentiel de leur vie, et cela passe notamment par un voyage dans les récits des siècles précédents, réservoirs d’avenir.

Heureux les enfants à qui l’on donnera des phares et non des idoles qui n’éclairent qu’elles-mêmes.

Ruy Blas : François Deblock et Noémie Gantier. Photo : © Guy Delahaye
Photo : © Renaud Callebaut

Yves Beaunesne

Après une agrégation de droit et de lettres, il se forme à l’INSAS de Bruxelles et au CNSAD de Paris. Il signe, en 1995, sa première mise en scène, Un Mois à la Campagne de Tourgueniev, spectacle qui a obtenu le Prix Georges Lerminier décerné par le Syndicat de la critique dramatique. 

Il a entre autres mis en scène L’Éveil du Printemps de Wedekind et La Fausse Suivante de Marivaux au Théâtre de la Ville à Paris, Yvonne, Princesse de Bourgogne de Gombrowicz, La Princesse Maleine de Maeterlinck, Oncle Vania de Tchékhov, L’Échange de Claudel au Théâtre National de la Colline ainsi que Le Partage de Midi de Claudel et On ne badine pas avec l’amour de Musset à la Comédie-Française. 

Yves Beaunesne a également mis en scène Conversation chez les Stein sur Monsieur de Goethe absent de Peter Hacks, Dommage qu’elle soit une putain de John Ford, Le Canard sauvage d’Henrik Ibsen, Lorenzaccio de Musset, Le Récit de la servante Zerline de Hermann Broch, Pionniers à Ingolstadt de Marieluise Fleisser, L’Intervention de Victor Hugo, Roméo et Juliette de Shakespeare qui a inauguré le Théâtre de Liège, le sixième épisode de Camiski ou l’esprit du sexe de Pauline Sales et Fabrice Melquiot, Lettres à Elise de Jean-François Viot et L’Annonce faite à Marie de Claudel aux Bouffes du Nord. 

Pour les 120 ans du Théâtre du Peuple à Bussang en 2015, il a créé Intrigue et amour de Schiller et Le Cid de Corneille en novembre 2016 au Théâtre d’Angoulême. Il a créé Le Prince travesti de Marivaux en novembre 2018 à la Scène nationale d’Angoulême puis Ruy Blas de Victor Hugo aux Fêtes Nocturnes du Château de Grignan en 2019. Il crée Le Tartuffe de Molière en janvier 2022 au Théâtre de Liège, Andromaque de Racine en novembre 2022 aux Théâtres de la ville de Luxembourg, et La Maison de Bernarda Alba, de Federico García Lorca, au château de Machy à l’été 2023. 

À l’opéra, il a mis en scène Werther de Massenet et Rigoletto de Verdi à l’Opéra de Lille, Così fan tutte de Mozart à l’Opéra de Versailles, Orphée aux enfers de Offenbach au Festival d’Aix-en-Provence et Carmen de Bizet à l’Opéra Bastille. 

En 2002, il a été nommé directeur fondateur de la Manufacture – Haute École de Théâtre de la Suisse romande. Puis, de 2011 à 2020, il a dirigé la Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National.

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