Texte : Marion Bernède

Production :
Centre International de Créations Théâtrales / Théâtre des Bouffes du Nord
Coproductions :
Compagnie Yves Beaunesne, Théâtre de la Ville de Luxembourg ; Théâtre de Caen ; Opéra de Vichy ; Théâtre Saint-Louis – Pau ; Cercle des partenaires
Mise en scène :
Yves Beaunesne
Première :
17 janvier 2025 au Théâtre Saint-Louise à Pau
Saisons :
24-25 / 25-26
En Tournée :
- Les 17 et 18 janvier 2025, Théâtre Saint-Louis, Pau
- Le 23 janvier 2025, Théâtre de Nîmes
- Du 29 janvier au 15 février 2025, Théâtre les Bouffes du Nord, Paris
- Le 4 mars 2025, Espace Michel Simon, Noisy-le-Grand
- Le 8 mars 2025, Opéra de Vichy
- Les 11 et 12 mars 2025, Le Grand R, La Roche-sur-Yon
- Les 19 et 20 mars 2025, Théâtre de Caen
- Le 25 mars 2025, Centre d’Arts et de Culture de Meudon
- Le 27 mai 2025, Théâtre Impérial de Compiègne
Note d’intention
La destinée de Jeanne d’Arc (1412-1431) est simple, sublime, mais aussi énigmatique. Son histoire ne sera jamais close. René Char, le poète-combattant du Maquis, écrivait à propos de Jeanne d’Arc : « J’aurais bataillé avec cette jeune fille près d’elle, pour elle, car, en son temps, son action insurgée et mystique était totalement justifiée. » Ils sont nombreux, « ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas », selon les vers d’Aragon, que Jeanne inspira, du communiste Bertolt Brecht à l’anticlérical Michelet, du voltairien Anatole France au libre-penseur Bernard Shaw ou à l’agnostique Mark Twain en passant notamment par Schiller, Claudel, Joseph Delteil et Charles Péguy.
La Pucelle a fourni à l’immense historien que fut Michelet la matière d’un livre fondateur. «Souvenons-nous toujours, Français, que la Patrie chez nous est née du coeur d’une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu’elle a donné pour nous», écrit celui-ci dans son célèbre Jeanne d’Arc de 1841. Le XVe siècle français est le véritable trait d’union entre le monde médiéval et la Renaissance. Dans une France alors déchirée par la terrible guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et en proie aux ambitions militaires et dynastiques de la Couronne anglaise, l’on entend les premiers vagissements, au-delà de cette dynamique des rumeurs que nous connaissons tellement bien aujourd’hui, d’une opinion publique médiévale : au milieu du chaos et des fracas de la guerre de Cent ans, Jeanne a donné de la voix aux cris et aux doléances d’une population massivement illettrée, dispersée et soumise à une toute puissance cléricale et féodale.
Près de six siècles après sa mort sur le bûcher à Rouen, le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc continue de fasciner, de déchaîner les passions et de susciter des controverses, aussi bien populaires que savantes. Des populistes et des captieux cherchent à voler Jeanne d’Arc pour se draper d’elle, personne n’est dupe, ce qui importe, ce n’est pas ce qu’on en a fait, mais ce que son insolence et son si violent enthousiasme font de nous. Les minutes de son procès de condamnation, issues d’actes authentiques, sont un document historique unique, une leçon politique et spirituelle autant qu’une oeuvre littéraire fruit du génie d’une jeune femme analphabète et qui, seule à la barre, déjoue intuitivement, intelligemment et pied à pied, les pièges des hommes d’Eglise et de loi qui l’accusent.
Comment restituer l’expérience spirituelle dans sa dimension artistique, sans la superstition ? Lorsque Péguy écrit sur Jeanne, il a 23 ans, il n’est pas encore croyant. Il veut surtout dénoncer le poids des dogmes et des institutions. L’Église, il s’en fout. Mais c’est quand même une expérience du sacré. Pour moi, la musique, le théâtre, le cinéma, c’est exactement ça, c’est mystique. Je veux réunir les trois dans cet « opératorio ». Avec une comédienne qui se sent comme un poisson dans les eaux de ces trois arts. Ce sera l’ardente Judith Chemla. Ce projet s’est inventé et construit avec elle. Jeanne est le chant des étourneaux, l’espoir des nuits de novembre, les giboulées de printemps, les voix familières qui montent d’en haut avec l’odeur du pain en train de cuire, le parfum des fleurs de pommier, la chaleur des pierres chauffées par le soleil à la fin du jour, toutes choses qui pourraient nous manquer quand on est mort. Rien d’extravagant dans cet appel : des milliers de femmes, en France et dans le monde, ont déjà ressaisi son étendard : bergères, caissières, infirmières, enseignantes, toutes les « invisibles ».
Distribution :

Judith Chemla
Jeanne d’Arc
Musiciens
MATHIEU BEN HASSEN Percussions, chant
EMMA GERGELY Violoncelle, chant
ROBINSON JULIEN-LAFERRIÈRE Trombones, chant
ETIENNE MANCHON Piano et synthétiseurs, chant
MARIE SALVAT Violon et alto, chant
HIPPOLYTE DE VILLÈLE Cor et bugle, chant
A l’écran
JACQUES BONNAFFÉ L’évêque de Beauvais, Monseigneur Pierre Cauchon, Président
THIERRY BOSC Jean de la Fontaine, Clerc du diocèse de Bayeux, conseiller examinateur
JEAN-CLAUDE DROUOT Jean Beaupère, chanoine de Rouen, professeur de sacrée théologie
PATRICK DESCAMPS Guillaume Erard, Docteur en théologie réputé de l’Université de Paris
JEAN-CHRISTOPHE QUENON Nicolas Midi, insigne docteur en théologie
LÉONARD BERTHET-RIVIÈRE Jacques de Touraine, franciscain
MICHEL VANDERLINDEN Jean Massieu, doyen de la chrétienté de Rouen, huissier du procès
ERIC PUCHEU Martin Ladvenu, frère mendiant
ANTOINE LAUDET Nicolas Loyseleur, dominicain
FRÉDÉRIC CUIF Guillaume Manchon, notaire greffier
ELIOT BERGER Un Clerc anglais
Equipe de production :
Conception : Judith Chemla et Yves Beaunesne
Livret : Marion Bernède
Scénographie : Damien Caille-Perret
Lumières : César Godefroy
Création musicale : Camille Rocailleux
Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz
Vidéo : Pierre Nouvel
Maquillages & coiffures : Catherine Bénard
Assistante à la mise en scène : Juliette Séjourné
Remerciements à Cécile Kretschmar
Responsable de production : Mara Patrie
Régisseur plateau : Eric Capuano
Régisseur lumière : Karl-Ludwig Francisco
Régisseur général et son : Olivier Pot