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Près de six siècles après sa mort, Jeanne d’Arc continue de fasciner, de déchaîner les passions, de susciter les controverses. Pour Judith Chemla, les mots de Jeanne d’Arc lors de son procès en 1431 « sont un témoignage inouï de sa liberté de ton, de son insolence, sa force, son humour face à des juges pour qui elle n’était qu’une manipulatrice et une menteuse ».
 

Pour cette nouvelle création, Judith Chemla retrouve Yves Beaunesne et Camille Rocailleux – le trio avait présenté L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel au Théâtre des Bouffes du Nord en 2014. À partir d’un livret écrit par Marion Bernède et fondé sur la retranscription des minutes du procès, restituant la langue et le style de l’époque, Yves Beaunesne compose une forme d’oratorio, mêlant la parole et l’histoire, l’histoire et le sens, le sens et la musique. Les instrumentistes et les choristes accompagnent Judith Chemla au plateau, comme l’accompagne la création vidéo de Pierre Nouvel qui fait surgir les autres présences de ce procès historique.

Un petit village andalou, dans les années 1930. A la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à ses cinq filles célibataires un deuil où l’isolement complet est exigé : pendant huit ans, « le vent des rues ne doit pas entrer dans cette maison ».

Derrière les volets clos, la femme sera coupée du monde et des hommes et, de toute façon, « les hommes d’ici ne sont pas de leur rang. » Seule pourvue d’une importante dot, Angustias, fille aînée du premier mariage, est fiancée à Pepe le Romano, un beau garçon du village appâté par sa dot. Mais la belle Adela, la cadette des sœurs, s’est rapprochée de lui depuis longtemps.

Autour de ce jeune homme, objet de convoitise pour toutes ces jeunes femmes, La Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d’un huis clos, la violence d’une société verrouillée de l’intérieur, que la passion fait voler en éclats.